Ldfa Posté(e) le 30 décembre 2019 Partager Posté(e) le 30 décembre 2019 Tiny Tiny RSS (tt-rss) est un agrégateur auto-hébergé de flux RSS et Atom libre sous licence libre GNU GPL v3. Depuis la fin de Google Reader au mois de juillet 2013, les services concurrents (Feedly, NetVibes, etc.) se sont multipliés. En majorité, il s’agit de services tiers qui nécessitent simplement de s’inscrire afin de disposer d’une interface web prête à l’emploi. Pourquoi donc héberger un lecteur de flux RSS ? Dépendance du service : vous ne dépendrez plus du bon vouloir d’un tiers (augmentation des tarifs ou fermeture du service). En effet ces services tels que Feedly, Digg Reader ou encore NetVibes permettent d’obtenir un lecteur de flux RSS contre une simple inscription mais, de base, vous n’aurez accès qu’à certaines fonctionnalités. Données personnelles : les flux auxquels vous êtes abonné et les articles lus sont une information importante pour quiconque souhaite renseigner un profil utilisateur et d’utiliser ces données à des fins commerciales… Filtrage en entreprise : les lecteurs de flux connus sont souvent bloqués par les proxies d’entreprise, votre URL personnalisée a beaucoup moins de chance d’être filtrée. Tiny Tiny RSS constitue une bonne alternative avec de nombreux avantages et fonctionnalités : Interface fluide et responsive Multi-utilisateurs Mode hors-connexion pour continuer à lire vos feeds Multilingue Gestion des tags et catégories Moteur de recherche Raccourcis clavier Support du format OPML Podcasts Personnalisations via des plugins et des thèmes Applications Android et iOS Gratuit Si côté client, seul un navigateur est nécessaire, côté serveur, Tiny Tiny RSS a besoin d’un serveur web (Nginx), de PHP, d’une interface permettant la communication entre le serveur web et PHP (PHP-FPM) et d’une base de données (MariaDB). Nous améliorerons les performances de tt-rss grâce à OPCache et sécuriserons les échanges grâce à un certificat SSL/TLS délivré par Let’s Encrypt. Si vous ne possédez pas de serveur dédié ou de nom de domaine, je vous conseille les VPS d’A2 Hosting. Les serveurs sont rapides (basés en France), fiables et surtout très abordables. Les formules « Entry » ou « Mid » sont amplement suffisantes pour l’hébergement d’un Tiny Tiny RSS. Vous devez disposer d’Ubuntu 18.04 LTS. Votre utilisateur doit avoir accès à sudo. Notre choix se portera sur le serveur HTTP Nginx pour une question de performances. Nginx est reconnu pour ses hautes performances, sa stabilité, son ensemble de fonctionnalités, sa configuration simple ainsi que sa faible consommation en ressources. 2.1 – Installation Installez le paquet nginx : $ sudo apt-get -y install nginx 2.2 – Configuration Modifiez les directives suivantes du fichier de configuration Nginx /etc/nginx/nginx.conf : user www-data; worker_processes 8; pid /run/nginx.pid; include /etc/nginx/modules-enabled/*.conf; worker_connections 768; # multi_accept on; ## # Basic Settings ## sendfile on; tcp_nopush on; tcp_nodelay on; keepalive_timeout 65; types_hash_max_size 2048; server_tokens off; # server_names_hash_bucket_size 64; # server_name_in_redirect off; include /etc/nginx/mime.types; default_type application/octet-stream; worker_processes 8; : l’un des paramètres à ajuster immédiatement est le worker_processes. Pour profiter pleinement de la puissance de votre serveur, il est recommandé de mettre autant de worker_processes que de cœurs disponibles sur votre serveur. Pour connaître le nombre de cœurs sur votre serveur, il suffit de lancer la commande : $ grep processor /proc/cpuinfo | wc -l server_tokens off; : pour des raisons de sécurité, il est recommandé de désactiver l’envoi d’informations telles que le numéro de version de votre Nginx. Pour cela, décommentez cette directive dans le bloc http. Installez le paquet git afin de récupérer les sources de tt-rss : $ sudo apt-get -y install git Téléchargez les sources de tt-rss : $ cd /var/www $ sudo git clone https://tt-rss.org/git/tt-rss.git ttrss Lors du déploiement basique d’un serveur HTTP, l’utilisateur sous lequel fonctionne ce serveur (Apache, Nginx…) est la plupart du temps www-data, nobody ou apache. Cela signifie que si plusieurs sites existent sous la même instance de Nginx, tous utilisent le même utilisateur. Or si l’un des sites s’avère corrompu par un utilisateur malveillant alors l’assaillant peut profiter pleinement de tous les droits de l’utilisateur sous lequel tourne le serveur web. Tous les sites s’avèrent donc vulnérables. Pour des raisons évidentes de sécurité, il est donc recommandé de cloisonner ces utilisateurs et d’avoir un utilisateur dédié à la gestion du dossier ttrss. Cet utilisateur aura des droits aussi restreints que possible à ce répertoire. Nous allons donc modifier le propriétaire du répertoire /var/www/ttrss et l’attribuer à un nouvel utilisateur dédié : ttrss. Par ailleurs, Nginx est lancé sous l’utilisateur www-data et doit avoir accès en lecture au répertoire /var/www/ttrss pour lire les ressources statiques (HTML, CSS, JS, etc.). Nous allons donc attribuer le répertoire /var/www/ttrss au groupe www-data. Enfin nous retirerons toutes les permissions de ce répertoire aux autres utilisateurs. Créez un utilisateur ttrss : $ sudo adduser ttrss Modifiez le propriétaire et le groupe du répertoire /var/www/ttrss : $ sudo chown -R ttrss:www-data /var/www/ttrss Retirez toutes les permissions aux autres utilisateurs : $ sudo chmod -R o-rwx /var/www/ttrss Tiny Tiny RSS nécessite certains modules PHP pour fonctionner : PHP PDO : connecteur pour MariaDB PHP JSON & PHP XML : opérations sur la lecture des flux RSS PHP mbstring : support des caractères multi-octets PHP fileinfo : améliore les performances d’analyse de fichiers PHP CURL : nécessaire pour certains plugins PHP POSIX : nécessaire pour le processus de mise à jour des flux PHP GD : opérations sur les images présentes dans les flux PHP INTL : support de l’internationalisation. Installez les paquets suivants : $ sudo apt-get -y install php-cli php-mysql php-json php-xml php-mbstring php-fileinfo php-curl php-posix php-gd php-intl Vous devez disposer d’une version de PHP égale ou supérieure à 5.4.Pour connaître la version installée sur votre système, tapez la commande suivante : Le module PHP-FPM permet la communication entre le serveur Nginx et PHP, basée sur le protocole FastCGI. Ce module, écoutant sur le port 9000 par défaut ou sur un socket UNIX, permet notamment l’exécution de scripts PHP dans un processus indépendant de Nginx avec des UID et GID différents. Il sera alors possible, dans le cas de la gestion de plusieurs applications sur un même serveur, de créer et configurer un groupe (appelé aussi pool) par application. Un pool définit notamment le UID/GID des processus PHP et le nombre de processus minimum, maximum ou encore le nombre de processus en attente à lancer. 6.1 – Installation Installez le paquet php-fpm : $ sudo apt-get install -y php-fpm 6.2 – Création du pool ttrss Créez le pool dédié à Tiny Tiny RSS en créant le fichier de configuration suivant : /etc/php/7.2/fpm/pool.d/ttrss.conf listen = /var/run/ttrss.sock listen.owner = ttrss listen.group = www-data user = ttrss group = www-data pm = ondemand pm.max_children = 10 pm.process_idle_timeout = 60s pm.max_requests = 500 Certaines valeurs sont très arbitraires et seront, en fonction des ressources disponibles sur votre serveur et celles que vous souhaiterez dédier à votre tt-rss, différentes d’une configuration à l’autre. Cependant ces différentes directives respectent certaines conditions : [ttrss] : nom du pool. Il est possible de créer plusieurs pools par fichier. Chaque pool doit commencer par cette directive. listen : interface d’écoute des requêtes. Les syntaxes acceptées sont ADRESSE_IP:PORT (exemple : listen = 127.0.0.1:9000) et /path/to/unix/socket (exemple : listen = /var/run/ttrss.sock). Le socket est représenté comme un simple fichier sur le système et permet d’interfacer des processus entre eux sans passer par la couche réseau du système, ce qui est inutile lorsque Nginx et PHP-FPM sont hébergés sur le même serveur. Je vous conseille donc d’utiliser un socket. listen.owner & listen.group : affecte l’utilisateur et le groupe au socket Unix si utilisé. Ces deux paramètres peuvent être associés au paramètre listen.mode qui définit les permissions du socket (660 par défaut). Il est important que Nginx ait les droits de lecture sur le socket Unix. user & group : utilisateur et groupe sous lesquels le pool de processus sera exécuté. Cet utilisateur et ce groupe doivent bien sûr exister sur votre système et surtout accéder aux fichiers PHP de votre tt-rss. Cela veut dire aussi que chaque fichier et répertoire créé dans tt-rss appartiendra à cet utilisateur et à ce groupe. Comme nous l’avons vu dans le chapitre dédié aux droits Unix, chaque fichier devra appartenir à l’utilisateur ttrss et au groupe www-data. pm : directive acceptant les 3 valeurs suivantes : static, dynamic et ondemand. static : les processus, au nombre de pm.max_children, sont continuellement actifs (quelle que soit la charge et l’affluence de votre tt-rss) et sont susceptibles de consommer de la mémoire inutilement. Cette directive est recommandée si tt-rss est l’unique application de votre serveur. dynamic : le nombre de processus fils pourra varier suivant la charge. Cependant, nous gardons le contrôle sur le nombre de processus fils à créer au démarrage du serveur, le nombre de processus maximum, en attente de requêtes, etc. Les directives suivantes deviennent obligatoires : pm.max_children, pm.start_servers, pm.min_spare_servers, pm.max_spare_servers. Cette directive est recommandée si vous avez plusieurs pools avec un fort trafic (plus de 10 000 requêtes/jour). ondemand : aucun processus fils n’est lancé au démarrage du serveur, les processus s’activent à la demande et auront une durée de vie définie par la directive pm.process_idle_timeout. L’intérêt de cette directive est de libérer de la mémoire en cas de faible charge mais celle-ci peut légèrement augmenter le temps de réponse de votre tt-rss. Cette directive est recommandée si vous avez plusieurs pools avec potentiellement une faible affluence. Sachant que l’utilisation de tt-rss est personnelle et souvent limitée à quelques utilisateurs, nous choisirons et détaillerons ici la directive ondemand. pm.max_children : nombre maximum de processus fils. La valeur du paramètre pm.max_children varie d’un système à l’autre. Voici la procédure à réaliser pour déterminer la valeur de ce paramètre : Arrêtez le service php-fpm : $ sudo systemctl stop php7.2-fpm.service Affichez la mémoire disponible (colonne available) sur votre système : total used free shared buff/cache available Mem: 3913 58 2532 39 1322 3539 Swap: 1048 0 1048 Sur cet exemple, le système dispose de 3539Mo de RAM disponible. La quantité de RAM que vous souhaitez allouer au maximum à tt-rss dépend de vous et des autres services actifs que vous disposez sur ce même système. Dans notre exemple, nous partirons du principe que nous souhaitons allouer au maximum 256Mo de RAM à tt-rss. Affichez la mémoire utilisée par un processus fils php-fpm : $ sudo systemctl start php7.2-fpm.service && ps --no-headers -o "rss,cmd" -C php-fpm7.2 | awk '{ sum+=$1 } END { printf ("%d%s\n", sum/NR/1024,"M") }' Déterminez le nombre de pm.max_children en appliquant la méthode de calcul suivante :pm.max_children = mémoire allouée (en Mo) / mémoire utilisée par un processus filsDans notre exemple : 256 / 18 = 14 Éditez à nouveau le fichier /etc/php/7.2/fpm/pool.d/ttrss.conf et ajustez la valeur du paramètre pm.max_children : listen = /var/run/ttrss.sock listen.owner = ttrss listen.group = www-data user = ttrss group = www-data pm = ondemand pm.max_children = 14 pm.process_idle_timeout = 60s pm.max_requests = 500 pm.process_idle_timeout : durée en secondes avant qu’un processus fils inactif soit détruit. pm.max_requests : nombre de requêtes que chaque processus fils devra exécuter avant d’être détruit. Cette valeur ne doit pas être trop élevée afin de contourner d’éventuelles fuites mémoires, ni trop faible pour ne pas solliciter régulièrement le CPU à chaque création de processus fils. 500 reste une valeur recommandée. Redémarrez le service php-fpm afin d’activer le nouveau pool ttrss : $ sudo systemctl restart php7.2-fpm.service 7.1 – Installation de MariaDB Installez les paquets suivants : $ sudo apt-get install -y mariadb-server mariadb-client 7.2 – Configuration de MariaDB Lancez le script de configuration (recommandé) : $ sudo mysql_secure_installation NOTE: RUNNING ALL PARTS OF THIS SCRIPT IS RECOMMENDED FOR ALL MariaDB SERVERS IN PRODUCTION USE! PLEASE READ EACH STEP CAREFULLY! In order to log into MariaDB to secure it, we'll need the current password for the root user. If you've just installed MariaDB, and you haven't set the root password yet, the password will be blank, so you should just press enter here. Enter current password for root (enter for none): [Touche Entrée] OK, successfully used password, moving on... Setting the root password ensures that nobody can log into the MariaDB root user without the proper authorisation. Set root password? [Y/n] Y New password: Re-enter new password: Password updated successfully! Reloading privilege tables.. ... Success! By default, a MariaDB installation has an anonymous user, allowing anyone to log into MariaDB without having to have a user account created for them. This is intended only for testing, and to make the installation go a bit smoother. You should remove them before moving into a production environment. Remove anonymous users? [Y/n] Y ... Success! Normally, root should only be allowed to connect from 'localhost'. This ensures that someone cannot guess at the root password from the network. Disallow root login remotely? [Y/n] Y ... Success! By default, MariaDB comes with a database named 'test' that anyone can access. This is also intended only for testing, and should be removed before moving into a production environment. Remove test database and access to it? [Y/n] Y - Dropping test database... ... Success! - Removing privileges on test database... ... Success! Reloading the privilege tables will ensure that all changes made so far will take effect immediately. Reload privilege tables now? [Y/n] Y ... Success! Cleaning up... All done! If you've completed all of the above steps, your MariaDB installation should now be secure. Thanks for using MariaDB! 7.3 – Création de la base de données ttrss Tout d’abord, connectez-vous sur l’interface MySQL avec l’utilisateur root et grâce au mot de passe saisi lors de la configuration de MariaDB : $ sudo mysql -u root -p Enter password: Welcome to the MariaDB monitor. Commands end with ; or \g. Your MariaDB connection id is 49 Server version: 10.1.29-MariaDB-6 Ubuntu 18.04 Copyright (c) 2000, 2017, Oracle, MariaDB Corporation Ab and others. Type 'help;' or '\h' for help. Type '\c' to clear the current input statement. MariaDB [(none)]> Créez la base de données ttrss : MariaDB [(none)]> CREATE DATABASE ttrss; Query OK, 1 row affected (0.00 sec) Tout comme pour la gestion du répertoire ttrss et pour plus de sécurité, vous allez tout d’abord créer un utilisateur MySQL ttrss dédié à la base de données ttrss, renseigner un mot de passe et ensuite lui donner les droits sur cette base de données : MariaDB [(none)]> CREATE USER "ttrss"@"localhost"; Query OK, 0 rows affected (0.00 sec) MariaDB [(none)]> SET password FOR "ttrss"@"localhost" = password('mon_password'); Query OK, 0 rows affected (0.00 sec) MariaDB [(none)]> GRANT ALL PRIVILEGES ON ttrss.* TO "ttrss"@"localhost" IDENTIFIED BY "mon_password"; Query OK, 0 rows affected (0.00 sec) MariaDB [(none)]> FLUSH PRIVILEGES; Query OK, 0 rows affected (0.00 sec) MariaDB [(none)]> EXIT Si vous souhaitez accéder à votre tt-rss de l’extérieur (et non seulement via localhost), il est nécessaire de faire pointer votre domaine ou sous-domaine vers l’IP de votre serveur. Pour cela, commencez par modifier les règles DNS dans l’interface administrateur du fournisseur de votre nom de domaine. Créez le fichier suivant /etc/nginx/sites-available/ttrss et modifiez les lignes en surbrillance en fonction de votre configuration : listen 80; listen [::]:80; server_name ttrss.mondomaine.com; root /var/www/ttrss; location / { index index.php; location ~ .php$ { include snippets/fastcgi-php.conf; fastcgi_pass unix:/var/run/ttrss.sock; location /cache { deny all; location = config.php { deny all; Activez le virtual host : $ sudo ln -s /etc/nginx/sites-available/ttrss /etc/nginx/sites-enabled/ttrss La nouvelle configuration sera prise en compte après redémarrage du service Nginx : $ sudo systemctl restart nginx.service Let’s Encrypt est une autorité de certification libre, automatisée et ouverte. Cette autorité fournit des certificats gratuits X.509 pour le protocole cryptographique SSL/TLS au moyen d’un processus automatisé destiné à se passer du processus complexe actuel impliquant la création manuelle, la validation, la signature, l’installation et le renouvellement des certificats pour la sécurisation des sites internet. En juin 2017, Let’s Encrypt a livré plus de 40 millions de certificats. 9.1 – Installation Installez les paquets software-properties-common et certbot : $ sudo apt-get install -y software-properties-common $ sudo add-apt-repository ppa:certbot/certbot $ sudo apt-get Afficher l’article complet Lien vers le commentaire Partager sur d’autres sites More sharing options...
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